mardi 2 avril 2024

Le pont de Blois

 



Pourquoi, je ne passerai plus à Amboise ni Montlouis?

Voilà ce que je me raconte sur la rive droite de la Loire après avoir traversé le pont de Blois.
On aime toujours à l'imparfait, peut-être les choses semblent plus claires, sans doute faciles à comprendre.

Pourtant, 
J'aimerai tellement revoir la berge de ce parking où je savourais le café chaud en écoutant le chant matinal des oiseaux.
Avant que je connaisse Amboise la bourgeoise,
Immobile sur le banc.
Je regardais le réveil de l'aurore dans la seiche au vent qui m'empêchait d'avoir peur.
Une belle nature, spirituelle colportant les choses invisibles.
Comme la magie de l'espérance frisottant l'esprit.
Dans le silence.
Je la voyais se débarbouiller le visage, les mains en corolle.
Telle la première fois.

jeudi 25 janvier 2024

La Dame de Monsoreau




 

iL y a toujours ce bouquin de la « Dame de Monsoreau » sur mon lit. Et je n’aime pas lire.

S’il y avait une fête populaire au Puy Notre Dame, au moins je t’emmènerai voir les fameuses galipettes, oui ces champignons de Paris qu'on cultive dans les galeries Saumuroises.
Ils sont énormes, ici, on les laisse pousser plus longtemps. Et puis un jour, la tête tombe pour se rouler. D'où le nom "galipette". Alors, on les ramasse. 
Lors des fêtes dominicales, en belle saison on les fait griller sur de grands barbecues, accompagnés d’un beurre d’escargots qu’on déguste avec des fouées.

Tu sais, ces petits pains cuits au feu de bois, garnis de rillettes, de mogettes, de fromage de chèvre ou de beurre salé.
Perdue, au milieu de ces grandes tablées aux fumées odorantes.
J’aime quand tes lèvres goûtent le vin framboisé. Dans l’instant, je te vois en robe légère t’allongeant au bord de l’eau. Tête rêveuse.
Le pont de Gennes, magnifié par une coulée de lumière où j’imagine, le premier rendez-vous. L'ombrelle habillée de noir ouverte comme un parapluie qui tourne comme une fleur agitée.

Attendant,   
Paupières mi-closes,
Depuis la chambre
, j’écoute la pluie…

vendredi 8 décembre 2023

Variations




Je n'avais pas posé mon sac sur l'île de Skye, Mes rêves restaient alambiqués.

En ces lieux, depuis 10 jours je faisais l'aller-retour Angers Laval pour cette vacation.

La mayenne angevine se nommait Talisker. Cette distillerie, située sur les rives du loch Harpot avait déjà fait florès avec ma sherry. Dans le sel et la fumée d'une terre celte, mes pensées gardaient un caractère marin. Le vent du large, les steamers romantiques. Une mer démontée. J'avais le cœur en kilt.

Le révérend Mac Cullough en a fait l'île des brumes et sir Walter Scott un long poème sous l'ère victorienne, Skye, un pied à terre ou comment tomber amoureux.

Sur la route, 

Je déshabillais une île de pluie nattée en chignon comme un océan qu'on dénude.

Juste pour croire aux variations saisonnières.

Une chevelure dont on se décoiffe rejetant par saccades le catogan des vagues éphémères que le vent ébroue.

Un soupçon de tourbe,

Une robe à reflets or, verts comme les algues séchées que l'océan disperse.

Je sentais les épices de poivre noir, d'agrumes, d'embruns quand la cendre volcanique déborde sur les orgues de basalte.

Envouté la première fois dans la fumée celte, 

Des odeurs de cédrats confits, de mangue et d'iode,

Se noyaient dans une île de beauté quand le silence bataille l'amertume, pactise avec les parfums boisés de la mayenne angevine.

Tourné vers les paysages, l'expulsion d'une gaélique.

Lave en fusion brute qu'un trait de pensée d'eau adoucit comme la quiétude d'une mer bretonne.




mardi 5 décembre 2023

dimanche 3 décembre 2023

jeudi 16 novembre 2023

lundi 9 octobre 2023

Notion casuistique

  


Après avoir quitté le pont de Sèvres, je me dirige en direction de Vélizy.

Juste avant d'arriver au rond point de Chartres, c'est ici que j'hésite toujours entre l'autoroute et la nationale.

Finalement, je bifurque à gauche en me garant devant le jardiland du coin histoire de ne pas me planter avec les dates de Toussaint.

Si nous étions en mai, je n'achèterais pas de bruyère mais quelques pensées. Fleurs moins costaudes, fragiles au vent. Voilà ce que je me raconte.

J'aime parcourir la province calme avec ses villages typiques en suivant le cours du Loir. Même si je n'ai jamais visité le manoir de la Possonnière, j'imagine toujours que le courant colporte des choses invisibles au pays de Ronsard.

Un jour, j'y suis passé, les grilles étaient fermées, c'est une belle demeure exposée dans un écrin de verdure tout proche de Couture sur Loir.

Bien que je connaisse l'itinéraire par cœur,  j'ai l'impression que le parfum de la rose ne s'est pas évanouie. Je pense souvent à ma destinée amoureuse.

Bon ! C'est vrai, parfois ma vie affective me met en danger. 

Dans ces moments là, j'aime le silence radio, je dirai plutôt prendre un peu de recul parce que dans la psychologie, il faut être habile pour reconquérir une femme qu'on aime par dessus tout. Habile ne veut pas dire meilleur ou machiavélique. Tout simplement habile quand on a une nature angoissée comme moi.

 Eh oui, les relations affectives ne sont pas souvent, celles, comme on aimerait suivre le déroulement. Je ne sais pas pourquoi, en ce moment, j'ai tendance à voguer sur une mer mouvante avec pleins de remous.

Et quand on aime une femme, on souhaite la relation saine, apaisée, comme un chaland qui glisse, clapotis, Libellule pour la tourbe légère, bleu pour le ciel à contre courant mais dans la vie ça ne se passe pas toujours ainsi. II y a des femmes, peut-être ont elles eues le cœur ravagé, ont elles traversées le cap de bonne espérance? Subies des tempêtes à cause de corsaires vite dépassés, dès le moindre écueil, abandonnaient le navire?

Je les connais ces flibustiers, la fleur aux dents, canon à l'abordage, saveur empyreumatique où fume le regard ténébreux pour mieux cacher une lame pendant le voyage, lacérant peu à peu, les voiles de l'évasion.

En effet, pour suivre une boucanière, sculptée à la proue, il faut être un matelot bien accroché pour s'affranchir des coups de rouleaux, parfois pris dans le vacarme assourdissant de l'océan, visage mouillé dans le déluge, tenant la barre du gouvernail malgré les déferlantes. Et au petit matin, le calme, l'homme se relève, rien ne bouge, et je sais à ce moment-là, il faut défier l'horizon.

En amour tout dépend de manière casuistique comment on voit les choses.

Qu'est ce qu'on peut faire par amour?

La conscience des choses, dans le domaine affectif, c'est toujours d'être sincère dans la relation même si le retour d'une femme n'est jamais gagnée. Il faut accepter toutes les possibilités...

C'est vrai rien n'est fini, c'est jamais fini.

Pendant que" Shaft d'Isaac Hayes" résonne dans l'habitacle, le paysage me semble beau...


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